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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/73

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électifs ou changeant souvent, comme ceux de l’Europe occidentale, contre lesquels nous sommes impuissants parce qu’ils nous classent les uns séparément des autres ;

Que soixante millions de paysans slaves auront plus facilement raison d’une poignée de boyards, que quelques milliers de révolutionnaires civilisés, de toute une société de propriétaires ;

Que les Slaves, restés dans leur brutale ignorance, seront plus aptes à comprendre et à accepter les négations et affirmations radicales de la révolution qui se prépare que nous, civilisés, dont les esprits sont obscurcis par la tyrannie des traditions, des préjugés et des intérêts iniques ;

Qu’ils s’élanceront vers le Bonheur sans que rien puisse les arrêter, et que nous serons retenus dans notre malheur par un semblant d’ordre, de légalité et de droit.

Je soutiens :

Que nous ne pouvons opérer de fusion entre des races opposées, parce que nos caractères sont fixés : — extrême opulence, et misère extrême ; luxe, science, bonheur à la surface ; paupérisme, ignorance dans les profondeurs. — Tandis que, par l’ambiguïté de son caractère, le peuple russe servira de lien, dans l’espace, entre les nations d’Asie qui sont au large dans leurs steppes ; en même temps qu’il fera l’accord, dans les âges, entre des principes primitifs d’égalité et de liberté et les conquêtes successives de l’économie civilisée.




Il est impossible d’implanter un nouvel ordre social au milieu de nations limitées depuis longtemps, et vivant sous l’empire de contrats anciens, comme sont aujourd’hui les nations civilisées. Car tous les citoyens se sont hiérarchisés d’après cet ordre, car toutes les richesses ont été