Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

public, les journalistes enfin..... tailler leurs plumes et me noircir de leur encre la plus corrosive.

Et pourquoi donc, mes maîtres si vous êtes convaincus que la Fatalité n’exerce aucune influence sur nos affaires, pourquoi donc vous écrier tout le long de vos improvisations quotidiennes : Salut Dieu ! Bonjour Dieu ! Bonsoir Dieu ! — Puissance, Bonté, Justice, Gloire à Dieu, Grâces à Dieu dans le plus haut des Cieux ! — Révolution, Progrès par Dieu ! — Statu quo, Conservation par Dieu ! — Tout par Dieu, pour Dieu, avec Dieu ! — Dites-moi pourquoi vous craignez ce Dieu, pourquoi vous l’adorez, l’assourdissez, l’invoquez et en parlez enfin comme les aveugles parlent des couleurs ; ce que vous en savez enfin ?.....

Et puis, quand vous m’aurez dit cela, il vous restera encore à me démontrer qu’il y a une différence entre ce que vous appelez Dieu et ce que j’appelle, moi, la Fatalité, l’Ennemi ?

Tant que vous n’aurez pas clairement établi cette différence, tant que vous n’emploierez les mots Dieu et Fatalité que comme des chevilles d’un usage facile à la fin de vos phrases, j’aurai le droit de me servir du second de ces termes comme vous du premier, et de prouver quelque chose au moyen de l’un, tandis que vous ne prouvez absolument rien au moyen de l’autre.


II.   Sans m’engager aujourd’hui dans une dissertation sur la Fatalité — ce dont je ne vous tiens pas quitte pour plus tard, journalistes ! — je veux dire ce que j’entends par ce mot.

La Fatalité, je la définis cette force supérieure à nous, qui s’exerce sur nous par tous les objets extérieurs. Pour moi, Dieu, c’est tout ce qui n’est pas moi. Il me suffit d’en savoir cela pour dire : Dieu, c’est mon ennemi ! Le général des Jésuites ne se dit-il pas l’ami de Dieu et l’ennemi