Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/98

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n’est que l’expression monstrueuse de toute civilisation monstrueuse, à Paris comme à Pétersbourg ; et que séparément attaqués, les deux despotismes résistent et résisteront dans les siècles des siècles. Assez longtemps les hommes ont été braves sur les champs de bataille et dans les rues en feu. Il faut pourtant qu’ils réfléchissent sur les révolutions, sur les instruments qu’elles emploient et sur la nécessité de les briser les uns par les autres.

Il y a Cosaque et Cosaque. Le vrai Cosaque, à mon sens, c’est le détenant-propriétaire, noble, capitaliste, intermédiaire, gouvernant, guerrier ou prêtre, où qu’il exerce son vol légal. — Vous trouverez, à ce compte, qu’il y a plus de Cosaques en France qu’en Russie. Quant à ces pauvres diables de paysans slaves aux bras et au cœur forts, ce sont, je le répète, les vrais soldats du Progrès, les exécuteurs testamentaires de la Révolution française épuisée ; ils vont paraître sur la scène du monde, au grand dépit de tous nos philosophes systématiques qui s’en iront, si bon leur semble, expérimenter au Texas ou dans la Lune, et videront le terrain une bonne fois. Que les hommes du Nord se précipitent donc de toute leur force brutale contre la force jésuitique de l’Intérêt, de la Propriété et de l’Épargne ! Et qu’au loin soient dispersés les feuillets de nos codes, les registres de nos comptoirs et les contrats passés sous un régime inique !


III.   Toute transformation s’exerçant sur un être quelconque commence par son organisation physique. Quand l’homme meurt de mort naturelle, son corps est depuis longtemps en dissolution qu’à peine son intelligence est atteinte encore. De même, les vieilles sociétés déjà sont en proie à l’anarchie et au désordre, qu’elles remplissent encore le monde du bruit de leur existence scientifique ; — témoin Byzance.