Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/99

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C’est cette partie physique, la première détruite, qui doit être renouvelée la première. Ainsi, sur le cadavre de l’homme, la première transformation détruit et recrée les tissus qui forment l’organisme. Et quand cet organisme est complètement développé, l’intelligence et l’âme s’y font place et l’animent.

C’est pourquoi je dis : il en sera de même de la transformation sociale que nous allons subir. Le cadavre de la Civilisation sera détruit tout d’abord, dans le faisceau de ses intérêts matériels, par le glaive de la Russie. Puis, sur ce cadavre, se développera l’ébauche organique de la société nouvelle. Ce n’est que plus tard, sur le corps social suffisamment accru, que viendra se greffer l’animisme intellectuel que la Civilisation socialiste. Toute construction nécessite une destruction préalable ; toute affirmation est précédée d’une négation. Avant d’employer des matériaux, il faut les extraire du sol qui les produit et les rassembler par grandes masses sur le lieu où ils doivent être utilisés. Les hommes neufs sont le granit, et le fer, et les poutres solides des sociétés neuves. Les poumons, le cœur, le cerveau et les organes de l’homme sont organisés avant que de servir.

Encore une fois, qu’on me démontre que le sang d’un jeune homme plein d’amour peut circuler dans les artères osseuses d’un vieillard, et je conviendrai que nous pouvons nous-mêmes rajeunir le cadavre de la Civilisation occidentale, et que nous n’avons pas besoin des Cosaques pour le coucher sous terre et lui rendre la vie. Mais, pour Dieu ! que le journal l’Homme me démontre cela. — Pour voir comment le journal l’Homme démontre quelque chose !