Page:Ernest Lavisse - Histoire de France cours élémentaire, Armand Colin, 1913.djvu/170

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vient de tomber. Il a éclaté. Les éclats ont brisé la devanture d’une boulangerie.

Un enfant qui passait avec sa mère a été tué. Sa mère, à genoux auprès du pauvre petit corps, pleure et crie.

Le bombardement ne fit pas peur aux Parisiens. Ils étaient tous soldats et montaient la garde sur les remparts.

Ils espéraient que des armées françaises viendraient les délivrer ; mais aucune armée ne put arriver jusqu’à Paris.

Alors, les Parisiens furent obligés de se rendre. Il fut convenu que la défense cesserait le 28 janvier 1871 à minuit.

Ce jour-là, jusqu’à minuit, on entendit le canon. Quand minuit sonna, la canonnade s’arrêta. Ce fut un grand silence.

À ce moment-là, beaucoup de Parisiens firent comme moi, qui ai vu ces terribles choses et qui en ai tant souffert ; ils pleurèrent en pensant : « Tout est fini ! La France est vaincue. »


— 2. Le devoir des petits Français. — Plus tard, vous apprendrez mieux l’histoire de cette guerre. Vous saurez que vos grands-pères ont fait bravement leur devoir en défendant notre patrie.

Les Allemands nous obligèrent à leur donner cinq milliards, une somme si grosse qu’on croyait que la France ne pourrait jamais la payer.

Ils nous prirent aussi deux beaux pays, l’Alsace et la Lorraine.

Les Alsaciens et les Lorrains étaient de bons