Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/122

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Beaucoup de ressemblances se remarquent entre des versets du Cantique et des passages d’autres livres hébreux, surtout du livre des Proverbes. Celle du verset vi, 9 et de Prov. xxxi, 28 est la plus frappante. Mais aucun de ces rapprochements ne fournit de solides inductions[1] ; car il est difficile de dire de quel côté a eu lieu l’imitation, et d’ailleurs c’étaient là des traits en quelque sorte du domaine public, qui revenaient spontanément sous la plume de tous. Il en résulte seulement d’une manière générale que le Cantique doit être de l’époque des Rois, époque où ces sortes de traits étaient en quelque sorte les lieux communs de la poésie hébraïque. — C’est à l’examen du Cantique lui-même qu’il faut demander, pour la question qui nous occupe, des indications précises ; car un poëme qui tient si profondément aux mœurs populaires ne peut manquer de nous

  1. Voir la discussion de Hitzig, Das Hohe Lied, p. 9.