Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/127

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vieille tribu arabe de Cédar, la circonstance que les équipages de luxe sont appelés des « chars de Pharaon[1] » (nous savons expressément que Salomon achetait à grands frais des chevaux et des chars en Égypte[2]), l’impression vive des règnes de David et de Salomon, la mention des danses de Mahanaïm, qui nous reporte aux plus anciennes traditions d’Israël[3], concourent au même résultat, ou du moins rendent insoutenable l’opinion de ceux qui voudraient placer la composition du Cantique après la captivité, époque où le souvenir de l’ancien royaume était fort effacé.

L’esprit du poëme, si j’ose le dire, fournit des arguments encore plus décisifs. On y sent à chaque page l’opposition qu’avaient excitée chez les représentants de l’antique simplicité hébraïque le luxe et

  1. i, 9.
  2. I (III Vulg.) Rois, x, 29 ; II Chron. i, 17. Voy. Gesenius Thes., p. 942.
  3. Comparer Genèse, xxxii.