et de gagner par ses complaisances la faveur qu’une autre femme a perdue par sa fierté[1] ; un motif excuse tout à ses yeux : l’intérêt et la vengeance de ses coreligionnaires. La seconde obéit à des mobiles bien moins raffinés ; l’amour sincère du berger qu’elle a laissé au village, le goût des champs, la haine de la vie artificielle du sérail, le sentiment des mœurs simples et nobles de la tribu, voilà toute sa religion[2]. L’éclat de la cour de Salomon, dont les siècles postérieurs firent une sorte d’idéal à demi sacré, ne lui inspire que le dédain et la raillerie. La joie, la franchise, la liberté d’esprit qui respirent dans tout le poëme sont l’inverse des sentiments qui dominent dans les monuments littéraires des âges dogmatiques et dévots.
Mais voici une considération à laquelle j’attribue