Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/51

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de sa propre déconvenue, puisqu’à la fin de la scène (vers. 7) l’amant est indubitablement présent et parle. Les autres parties du poëme nous montreront la même indécision dans les entrées et les sorties des acteurs. Au verset iv, 8, en particulier, nous trouverons une entrée en scène de l’amant absolument semblable à celle-ci.

Les versets 3, 4, 5 et 6 doivent être placés sans contredit dans la bouche de la jeune fille. Les protestations d’amour du verset 3 ne peuvent s’adresser qu’à l’amant. La voix de l’amant (vers. 2) tire en quelque sorte la bergère de son rêve et amène cette vive reprise de ton qui va aboutir à une pâmoison. On peut même supposer qu’en prononçant les derniers mots du vers. 3, l’amante se jette entre les bras de son amant, toujours d’après ce principe que, dans le système dramatique du poëte, chaque acteur énonce ce qu’il fait au moment où il le fait. — Toute la difficulté roule, à vrai dire, sur le verset 4. Comment entendre ce trait : « Il m’a