Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

trouvé un frappant exemple dans le premier acte, le poëte le fait alors intervenir par cette vive exclamation : « A moi ! à moi, ma fiancée ! » La bergère répond à ses accents voluptueux par une invitation non moins passionnée. L’amant célèbre son triomphe devant le chœur et l’engage à partager sa joie.

Je n’insisterai pas sur une observation qu’on pourrait taxer de subtilité, je veux dire sur la nécessité d’introduire une coupe après le verset 6. Il est certain que le verset 7, considéré comme phrase finale du discours de Salomon, a quelque chose de lourd. Les tours dans le genre de celui du verset 6 qu’on retrouve ailleurs (ii, 17 ; iii, 4) supposent d’ordinaire que l’action annoncée par le verbe au futur, s’accomplit avant le verset suivant ; de plus, ces sortes de versets impliquant un espoir amoureux finissent toujours une scène. Je suis donc porté à croire que le verset 7, bien que prononcé aussi bien que ce qui précède par Salomon, commence une autre