Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/71

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nant le dos à la compagnie et refusant de rien voir, — qu’au verset vii, 1, enfin, les dames du harem cherchent à l’apprivoiser et l’engagent à se laisser regarder.

Un mot singulier nous frappe dans le verset vii, 1. Les personnes qui rappellent la jeune fille l’appellent hassulammith. Ce mot n’est pas un nom propre ; car il est précédé de l’article. Le nom de Sulammith signifie donc « une jeune fille de Sulem. » Sulem ou Sunem était un village de la tribu d’Issachar, patrie d’une certaine Abisag la Sunamite, dont les aventures racontées I (Vulg.III) Reg., i, 3 ; ii, 17 et suiv., ne sont pas sans analogie avec celles qui forment le canevas de notre poëme. Nous lisons, en effet, au premier des passages précités, que les gens de David, dans une circonstance trop éloignée de nos mœurs pour être rapportée ici, firent chercher dans toutes les tribus d’Israël la plus belle jeune fille, et que cette jeune fille se trouva être Abisag la Sunamite. Cette Abisag, à