Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/88

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causent ensemble d’une jeune sœur, qui n’est pas encore nubile, et se demandent ce qu’ils lui feront le jour où l’on commencera à la rechercher. Au verset 9, un des frères fait en termes couverts une réponse que beaucoup d’interprètes entendent ainsi : « Si elle reste irréprochable, nous la récompenserons ; si elle se montre faible, nous la renfermerons. » Mais cette interprétation donne lieu à de graves difficultés. Je n’insiste pas sur ce qu’elle a de fade et de languissant. Admettons, contre toute vraisemblance, que les créneaux d’argent dont parlent les frères puissent désigner une sorte de parure qui soit la récompense de la vertu de la jeune fille, il restera encore un trait dont la signification est une énigme. Si les frères veulent punir leur sœur dans le cas où elle commettrait quelque faute, pourquoi la menaçent-ils de panneaux de cèdre ? Il est évident que cette circonstance implique une idée de richesse et de luxe. Créneaux d’argent, panneaux de cèdre se répondent. Ni l’une ni l’autre de ces deux alter-