Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/157

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Épargne-moi seulement deux choses, ô Dieu,
Si tu veux que je ne me cache pas devant ta face :

Que ta main ne m'écrase plus,
Que tes terreurs ne m'épouvantent plus.

Après cela, accuse-moi, et je répliquerai,
Ou bien laisse-moi parler, et tu me répondras[1].

Dis-moi le nombre de mes crimes?
Fais-moi connaître mes iniquités ?

Pourquoi cacher ainsi ton visage[2] ?
Pourquoi me traiter comme ton ennemi ?

Veux-tu donc effrayer une feuille chassée par le vent?
Veux-tu poursuivre une paille desséchée,
 

  1. Ce qui suit est comme le plaidoyer que Job, réduit au désespoir et résolu à jouer sa vie, adresse à Dieu.
  2. Il suppose que Dieu est confondu et n'a rien à répondre à la question hardie qu'il lui adresse.