Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/187

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Qu’il l’a ménagé[1] et ne l’a point rejeté,
Qu’il l’a savouré lentement au milieu de son palais ;

Sa nourriture se changera en poison dans ses entrailles,
Elle deviendra dans son sein le fiel des vipères.

Il a englouti des richesses, il les vomira ;
Dieu lui-même les tirera de son ventre.

Il a sucé le venin des vipères,
La langue de l’aspic le tuera.

Qu’il ne voie jamais couler autour de lui
Des ruisseaux de miel et de lait.

Il rendra ce qu’il a pris et ne se gorgera plus ;
Ses restitutions égaleront ses richesses, il n’en jouira plus.

Car il a maltraité les pauvres et les a dépouillés.
Il a saccagé des maisons et ne les a pas rebâties.
 

  1. Comme on bonbon qu’on laisse fondre dans la bouche.