Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/188

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Les appétits de son ventre n’ont pas connu le repos ;
Il ne sauvera pas ce qu’il avait de plus cher.

Rien n’échappait à sa gloutonnerie ;
Aussi son bonheur ne durera pas.

En pleine abondance, il tombe dans la gêne ;
Tous les coups du malheur fondent sur lui.
 
Attendez, voici de quoi lui remplir te ventre :
Dieu lui enverra le feu de sa colère,
Elle pleuvra sur lui en guise de pain.

Il fuit devant les armes de fer,
L’arc d’airain le transperce.

Il arrache le trait de son corps,
L’acier étincelant lui a percé le foie ;
Les terreurs de la mort l’assiègent.

Ses trésors sont destinés à périr ;
Le feu les dévorera sans que personne l’attise
El consumera les restes de sa tente.