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Et je disais : « Je mourrai dans mon nid[1],
J’arriverai à des jours aussi nombreux que le sable.
Ma racine communique avec l’eau,
La rosée passe la nuit dans mon feuillage.
Ma gloire reverdira sans cesse,
Mon arc[2] se fortifiera dans ma main. »
Les assistants m’écoutaient et attendaient mon avis,
Ils gardaient le silence jusqu’à ce que j’eusse opiné.
Après que j’avais parlé, ils n’ajoutaient rien ;
Mes discours les humectaient doucement.
Ils m’attendaient comme la pluie,
Ils ouvraient la bouche comme pour une ondée.
Quand je leur souriais, ils n’en revenaient pas ;
Ils recueillaient avidement les rayons de mon visage.