Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/276

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    Le buffle voudra-t-il te servir ?
Passera-t-il la nuit dans ton étable ?

L’attacheras-tu au sillon avec une corde ?
Consentira-t-il à herser les vallées derrière toi ?

Te fieras-tu à lui parce que sa force est grande ?
Lui laisseras-tu le soin de tes travaux ?

Compteras-tu sur lui pour rentrer ton grain,
Et pour recueillir le blé sur ton aire ?



    L’aile de l’autruche bat sans cesse[1],
Et pourtant est-ce une aile pieuse[2], ou même une aile ?
 

  1. L’autruche marche les ailes entr’ouvertes et semble battre ainsi des ailes à chaque pas.
  2. Il y a ici un jeu de mots, tiré de ce que la cigogne s’appelle en hébreu hasida ou pieuse. L’auteur oppose la cigogne à l’autruche, et voit une merveille dans ce fait, que de deux animaux si semblables, l’un soit un exemple de piété, l’autre un prodige de dureté.