Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/32

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des premiers Rois, et en général dans les écrivains antérieurs à la dernière époque du royaume de Juda. L’idée que la loi mosaïque, telle que nous la possédons, remonte dans sa totalité à Moïse ne saurait plus guère être soutenue[1]. Il est certain que Moïse donna des lois au peuple dont il fut le libérateur ; il est certain aussi que des parties du code qui lui est attribué lui appartiennent en réalité ; mais, soit que ses prescriptions ne fussent pas de nature à pénétrer bien profondément la vie, soit que le peuple d’Israël y ait été d’abord peu fidèle, on ne voit pas que jusqu’à la période de réformes et de piétisme dont le règne de Josias fut le moment décisif, l’histoire d’Israël ait été dominée par le corps complet des institutions dont le Pentateuque nous offre le tableau. Or,

  1. Ne pouvant développer ici ce sujet important, je me contente de renvoyer le lecteur au très-bon résumé que M. Munk a donné de la question, dans sa Palestine (p. 132 et suiv.).