Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/39

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du poëme qu’il faut demander la solution d’un problème que les considérations générales exposées jusqu’ici ne suffisent pas pour trancher.

On ne trouve dans l’antiquité juive que deux mentions expresses du Livre de Job. La première se lit au livre de l’Ecclésiastique, composé vers l’an 160 avant Jésus-Christ. Cette mention résulte d’une conjecture extrêmement ingénieuse, récemment proposée par M. Geiger sur le verset 11 du chap. xlix de ce livre[1]. La deuxième se lit au livre de Tobie (ii, 12, 15, texte latin), livre d’une date assez moderne. À vrai dire, ce sont là des témoignages presque superflus, puisqu’il n’a pu venir à la pensée d’au-

  1. Zeitschrift der deutschen morgenlœndisehen Gesellschaft, 1858, p. 542-43. Les mots των εχθρων de la traduction grecque répondent, on n’en peut guère douter, au mot איוב, Job, du texte hébreu de l’Ecclésiastique, maintenant perdu. Le traducteur grec, égaré peut-être par quelque erreur de copie, n’a pas reconnu dans ce mot un nom propre et l’a interprété selon le sens du radical.