société tout différent de celui où fut inventée cette forme de poésie. La composition du livre de Job suppose, il est vrai, une fraternité philosophique entre Israël et les peuples voisins, et ce n’est qu’à l’époque de Salomon que nous voyons cette fraternité clairement établie ; mais elle se continua sans doute sous ses successeurs, jusqu’à l’époque où le peuple juif, grâce à l’influence des prophètes et des rois piétistes, s’enfonça décidément dans ses propres voies et tourna le dos aux autres peuples. Le livre des Proverbes ne fut compilé que sous les rois ; l’Ecclésiaste est plus moderne encore, et pourtant appartient évidemment à la même direction littéraire ; l’Ecclésiastique de Jésus, fils de Sirach, écrit sous les Ptolémées, est le dernier reflet de cette vieille sagesse gnomique, qui ne disparut complètement chez les Juifs que quand ils adoptèrent ou mieux quand ils approprièrent à leurs croyances la philosophie grecque. C’est donc aux circonstances extérieures et à l’examen plus attentif des détails
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