Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/50

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daction du poëme à l’époque des Achéménides, puisque ce n’est que vers ce temps que les doctrines de Zoroastre exercèrent sur les Hébreux une influence bien caractérisée. Or, la composition du livre de Job devient, à un âge aussi moderne, vraiment inexplicable. Le discours d’Élihou lui-même peut à peine être abaissé jusque-là.

Est-ce à dire qu’il soit permis de reculer la composition du livre de Job jusqu’à l’époque où de prime abord on voudrait la placer, je veux dire jusqu’à l’époque de Salomon[1] ? A cela s’opposent de graves difficultés. Pour n’en mentionner qu’une seule, je montrerai bientôt qu’aucune raison décisive n’autorise à séparer le prologue et l’épilogue du reste du poëme ; or, dans le prologue nous voyons figurer les Chaldéens (Kasdim) comme une population vivant de rapines. Les Kasdim n’apparaissent chez les Hébreux, avec ce caractère, que vers l’époque d’Osias,

  1. M. Schlottmann n’hésite pas à remonter jusque-là.