Page:Ernest Roze - Charles de l'Escluse, 1899.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104
BIOGRAPHIE ET CORRESPONDANCE

À mon vieil ami l’Illustre Docteur Félix Plater,
médecin de la Ville de Bâle,

à Bâle.


Salut en Christ Sauveur[1],

Bien que, depuis presque quarante ans, Ill. Plater, je ne t’aie donné aucune nouvelle de moi et que je n’en aie reçu aucune de toi, cependant le souvenir de cette aimable familiarité qui existait à Montpellier entre nous et avec Lotiche, a fait que je voulais souvent t’adresser des lettres ; seulement, les occasions de t’écrire m’ont toujours manqué. Mais à présent, bien que je sois fort occupé à écrire des lettres à beaucoup d’amis et que je sois accablé d’autres soins à l’époque des foires ; comme le Sr Joachim Camerarius, fils du grand médecin de la ville de Nuremberg, doit bientôt se rendre auprès de vous et qu’il s’arrête quelque temps ici, je n’ai pas voulu laisser perdre cette occasion si commode de t’écrire ces quelques mots, non pas seulement pour te le recommander (car sa vertu et son érudition, ainsi que la mémoire de son Père et de son Grand-père te le rendent assez recommandable), mais pour qu’il t’apporte le témoignage que j’ai conservé jusqu’ici, dans mon âme, ton vivant souvenir et une très fidèle amitié. C’est pourquoi si je pouvais te gratifier de quelque chose qui fût en mon pouvoir, je voudrais te persuader que je serais toujours tout prêt à le faire.

Porte-toi bien. Francfort, Ides d’Avril 1593.
Ton très affectionné,
Carolus Clusius A.

  1. Cette formule de Salut se trouve en abrégé au début de la Lettre XXXV. Les autres formules de salutations sont représentées par les abréviations : S., S. P., S. P. D., etc., imprimées au commencement des traductions de toutes les lettres latines.