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BIOGRAPHIE ET CORRESPONDANCE

J’ai reçu d’Hubert des vers de Pierre Lotiche[1] pour lesquels je te remercie infiniment. Je prendrai le soin de les réunir à ses autres œuvres, à celles mêmes qui se trouvent chez son frère. Car, pour les obtenir, je me suis jadis employé auprès des savants, amis de Pierre, parmi lesquels se trouve Mycille, fils de Jacob Mycille, qui avait été précepteur de Lotiche. Christian Lotiche avait apporté les poèmes de son frère à Heidelberg : comme il n’avait pas voulu les livrer aux typographes, Mycille lui a demandé de les lui transmettre, parce que nous apporterons tous nos soins, en raison de notre ancienne amitié, à ce qu’on puisse ici les imprimer. Si je ne puis obtenir ni l’un, ni l’autre, je ferai en sorte cependant, pour la mémoire d’un ami, de publier les Élégies que Lotiche a écrites à ses amis et qui ont été retrouvées ça et là, avec les autres poèmes de lui restés jusqu’ici inconnus et que les mêmes personnes m’ont promis de me confier. Je les joindrai aux poèmes que tu nous as envoyés et à ceux que je possède moi-même, écrits de sa main. Puis, j’avertirai les Lecteurs qui pourront avoir quelque autre chose de Lotiche, de vouloir bien ne pas le conserver, mais à notre exemple le livrer à la publicité : ce serait, en effet, un malheur regrettable pour la République des Lettres, de laisser perdre par négligence les œuvres d’un Poète si remarquable.

Je n’ai rien à t’écrire maintenant au sujet des livres de médecine, de ceux qui paraissent chez nous, que je juge dignes de t’être envoyés, hors le petit livre de Rondelet, de Ponderibus, mais je crois que tu le possèdes, puisqu’il a paru il y a un an. En outre, tu ne dois rien attendre de moi au sujet de l’état de nos affaires publiques, car je sais qu’Hubert Languet a dû t’écrire à ce sujet. Je te dirai, pour finir, que si tu t’occupes en quoi que ce soit de mes travaux, tu te persuaderas que je suis préparé à tout attendre de toi : c’est, en effet, ce que je puis espérer et de ton autorité, et de notre amitié si heureusement commencée, et de ta très grande bienveillance à mon égard.

  1. Il s’agit du poète latin Lotichius, avec lequel Charles de l’Escluse s’était lié d’amitié à Montpellier, et qui était décédé en 1560.