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DE CHARLES DE l’ESCLUSE

poèmes de son frère, et je lui dis que, s’il ne veut pas lui rendre ce service, il nous envoie du moins ces poèmes qui seront revus avec soin, pour ne pas laisser se perdre le souvenir du défunt. Je ne cesserai pas, pendant ce temps, de solliciter par lettres les amis de Lotiche afin que, s’ils possèdent quelques-uns de ses écrits, ils veuillent bien nous les envoyer. Si je puis obtenir quelque chose, je t’avertirai aussitôt, de façon à pouvoir le joindre à ce que tu possèdes déjà. Mais c’en est assez.

Je t’ai écrit, il n’y a pas longtemps, d’Orléans de façon que, si tu prends plaisir à semer des plantes étrangères, tu me le fasses savoir, car je tâcherai de te faire parvenir les graines que je pourrai récolter. Ton parent Godefroy s’étant décidé à retourner auprès de toi, je n’ai pas voulu négliger une occasion si commode. Sans attendre ta réponse, j’ai cru bien faire en t’envoyant quelques graines, choisies parmi celles qui m’ont été adressées par la générosité de mes amis, le reste provenant de mes récoltes ; je crois que ces graines devront t’intéresser, bien que je sache que les plus remarquables t’avaient déjà été envoyées de la Gaule narbonaise par ton parent. C’est pourquoi tu les recevras avec bienveillance, et si tu estimais que ton Clusius pût t’être agréable de quelque autre façon, tu peux compter qu’il te consacrera ses études, ses devoirs, ses bons soins et tout ce qu’il te plaira de lui demander.

Adieu. Porte-toi bien, homme illustre, et n’oublie pas de me conserver au nombre de tes amis. Veuille saluer en mon nom Nicolas Rediger et les autres Curateurs de Thomas, et la très honnête Dame, sa mère. Je désirerais que tu leur fisses part de mes meilleurs sentiments, en m’excusant auprès d’eux si je ne leur écris pas maintenant.

Paris, Ides d’octobre 1561. Tout à toi. Carolus Clusius A.