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BIOGRAPHIE ET CORRESPONDANCE

IV

À Jean Craton de Kraftheim, à Breslau.


S. — Illustre Craton, je ne voudrais pas que tu attribuasses à de la négligence la cause de mon long silence ; mais comme Hubert se préparait de jour en jour à retourner en Allemagne, j’aimais mieux lui confier mes lettres qu’à un inconnu. Par beaucoup d’empêchements imprévus, il a été retenu plus longtemps qu’il ne l’avait présumé.

Au départ de Scharve et même après, j’ai écrit au frère de Lotiche ; mais je n’ai reçu jusqu’ici aucune réponse de lui, pas plus qu’il ne m’a été remis quoi que ce fût par ceux qui m’avaient promis de me confier les originaux de plusieurs Élégies écrites par Lotiche. Aussi, comme je vois que je ne reçois de communication de personne, je te renvoie ton exemplaire, en y ajoutant certains écrits que je possédais de la main de Lotiche, avec un cénotaphe rédigé sur ce poète par un de mes amis intimes. Tu reconnaîtras que je ne pouvais rien faire pour les prometteurs, puisqu’il n’était rien fait pour moi. Mais je soupçonne que Christian Lotiche veut éditer les poèmes de son frère, et que c’est pour cette cause qu’il ne m’a pas répondu, parce que je sais pertinemment que mes lettres et celles de Jules Mycille lui ont été remises.

La nuit précédente, 3 Décembre, a cessé de vivre le Dr Holler, médecin très savant, qui jouissait d’une bonne santé et n’avait pas été malade, et qui même avait très bien soupé ce jour-là : on dit qu’il a été suffoqué par un catarrhe. Bien que cet homme ait été très peu canonicos, on attendait de lui, si je ne me trompe, quelque bel ouvrage ; mais la pratique paraît l’avoir détourné des études. Car, après la mort de Fernel, il se fit une très grande clientèle, à ce point qu’il pouvait à peine y suffire. Onze jours après, il fut suivi dans la tombe par le Dr De Monceau, médecin du Roi, mais