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BIOGRAPHIE ET CORRESPONDANCE

de te bien persuader que mes petits services, mes études et mes devoirs te sont consacrés, si tu as besoin de moi en quoi que ce soit. Adieu et veuille saluer Scharve de ma part.

Paris, 13 des Calendes d’Avril 1562.

Toujours à toi, Carolus Clusius.

V

À Jean Craton de Kraftheim, à Breslau.


S. P. — Après notre départ de France, illustre Craton, je t’ai déjà écrit trois fois, ayant pleinement confiance que mes lettres te parviendraient. Dans ces lettres, je décrivais en quelque sorte l’état de la France et je répondais à celles que j’avais reçues avec les lettres de Goupyl. Il désirait te répondre et interrogeait souvent Hubert pour savoir quand celui-ci devait retourner près de toi. J’ai appris ensuite qu’un homme de bien avait été chassé de la ville et presque mis en pièces par le peuple. On m’a rapporté aussi que Duret était parti, que tous les étudiants s’étaient dispersés, que plusieurs libraires avaient été exilés et que, parmi eux, Wechel avait subi la perte de ce qu’il possédait. Enfin la physionomie de la ville est telle qu’il s’y fait déjà un grand bruit d’armes et qu’il s’y commet de très regrettables meurtres des hommes pieux.

Duret n’a rien encore publié. Thomas t’envoie les livres que tu demandais, avec le Prædium rusticum, car nous avons enfin reçu ceux qu’il avait achetés à Paris. Je comprends maintenant qu’Hubert parte de la France et je crois qu’il n’a pas dû se consulter longtemps pour y rester, puisque les partisans des Guises sévissent contre les Allemands. Il n’est rien apporté ici de la Théologie