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DE CHARLES DE L’ESCLUSE

française ou suisse, si même il n’est pas interdit à nos libraires d’importer des livres de cette sorte, et, pour que cela ne se fasse pas en secret, les Théologiens s’en informent avec soin, et par suite nous ne pouvons en être gratifiés pour vous que très difficilement.

Quelques jours auparavant, nous avions vu que ces troubles en France allaient durer et que, dans un temps très court, le danger serait manifeste ; nous avons alors dit adieu à Paris et nous avons gagné Louvain, estimant qu’au point de vue de nos études, si nous restons ici, nous trouverons dans l’Académie beaucoup de gens savants, plutôt qu’à Anvers où les marchands ne parlent perpétuellement que de leur commerce. Nous avons ici Biesius, Cornelius, Valerius, Gemma et plusieurs autres hommes célèbres, dont nous pourrons jouir des Lectures et de l’entretien familier. C’est pourquoi j’estime que les parents de Thomas ne doivent pas voir cela avec peine. J’ai remis tes lettres à Biesius.

Porte-toi bien, illustre Craton, et veuille saluer officieusement de ma part le très excellent Nicolas Rediger et sa mère, honnête Dame, ainsi que ton Scharve.

Louvain, Ides d’Août 1562. Toujours à toi. Carolus Clusius A.


VI

À Jean Craton de Kraftheim, à Breslau.


S. P. — En voyant au commencement d’Octobre, illustre Craton, que les troubles en France ne prenaient nullement fin, mais que le plus agréable et le plus florissant royaume de toute l’Europe était bouleversé de fond en comble, j’ai désespéré tout à fait de pouvoir retourner dans ce pays. Aussi ai-je pris une résolution