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DE CHARLES DE l’ESCLUSE

ils l’appellent, afin que, si celui-ci en donne la permission, on procède ensuite à la composition de l’ouvrage. Si par hasard le Censeur, à cause de certains passages, refuse de permettre la publication de ces Lettres et retient chez lui l’exemplaire, nous nous servirons pour les faire imprimer, soit en France, soit en Allemagne, d’un autographe que j’ai chez moi, pour en faire copier un autre exemplaire. Je crains, en effet, que les Théologiens ne se montrent récalcitrants à en permettre la publication, parce que Kleinaerts dit quelque part que le Moine est le foyer de l’hypocrisie, et, dans une certaine lettre, que le Moine est la source des idées nouvelles, enfin parce que Kleinaerts se moque quelquefois des plaisirs des Chanoines de Sardanapale. Tu connais les mœurs de ces hommes, qui supportent très difficilement qu’on soigne leurs ulcères. Nous ferons avec soin connaître Kleinaerts, pour qu’il ne reste pas plus longtemps ignoré, et nous avertirons le Lecteur, afin que si par hasard d’autres lettres de Kleinaerts du même genre n’étaient pas encore imprimées (puisque, comme lui-même le rapporte dans quelques endroits, il a écrit beaucoup d’autres lettres à ses amis en Espagne), ce Lecteur ait le plus vif désir de savoir ce que disent ces Lettres,

Nous n’avons ici rien de nouveau, si ce n’est que la plupart des Évêques, récemment créés, ne cessent d’offenser la Noblesse et veulent en quelque sorte faire accepter aux citoyens, malgré eux, leur célèbre Synode de Cambrai. Mais nous ne sommes pas en Espagne[1]. On lit ici avidement les libelles qui découvrent les fraudes, les fourberies et l’ambition de la famille des Guises. Comme Granvelle paraît se composer toute une existence à l’exemple du Cardinal de Lorraine, il arrive que, par la même raison, les écrivains sont d’accord pour le dépeindre avec ses couleurs.

Les Maltais, assiégés par les Turcs, leur ont constamment résisté jusqu’ici ; mais il est à craindre que des renforts ne soient bientôt envoyés aux assiégeants. — Boisot, de Malines, qui avait épousé la sœur de la femme de Materne, est mort de phtisie, il y a

  1. On sait que les Flandres étaient alors sous la domination espagnole.