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DE CHARLES DE L’ESCLUSE

Adieu et porte-toi bien, illustre Craton, et ne cesse d’aimer ton Clusius, comme tu le fais.

Bruges, 25 Novembre 1567. Ton affectionné Car. Clusius A.


XXIV

À Jean Craton de Kraftheim, à Vienne.


S. P. — Comme ce noble ami se rendait d’ici à la Cour de l’Archiduc Charles, car il est attaché à cette Cour, et m’avait dit qu’il faisait route vers Vienne, je n’ai pas pu, ayant trouvé une occasion si commode, ne pas t’écrire. J’ai reçu, il y a huit jours, avec la petite Pierre, tes lettres, et j’y ai répondu le même jour par Materne. Cette petite Pierre m’a fait grand plaisir, mais beaucoup plus agréables ont été pour moi tes lettres, parce que je n’avais rien appris au sujet de ta santé depuis fort longtemps. Les petites Pierres que tu me conserves, tu pourras me les faire parvenir quand tu trouveras une occasion favorable : car je n’ai pas voulu briser la seule que tu m’as envoyée, avant d’avoir reçu les autres. Je ne doute pas que le Seigneur Auger de Bousbecke, qui se rend quelquefois auprès de Solyman, comme Légat de l’Empereur, ne puisse facilement, si je ne me trompe, rapporter des bulbes de Tulipes et de Dipcadi[1]. Si cela ne te cause pas de dérangements, je désirerais que tu voulusses bien lui présenter de ma part mes salutations empressées. Toutefois il aurait été préférable de demander ces bulbes, non pour maintenant, mais pour le mois de Juin prochain, car, en ce moment, ils perdent leurs feuilles et leurs fibres, et toute la substance de ces bulbes mêmes est en mauvais état ; on

  1. Muscari.