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BIOGRAPHIE ET CORRESPONDANCE

n’est pas digne de Ta Seigneurie, lui apportera du moins un grand témoignage de mon respect. Ta Seigneurie fait en sorte de prouver, par son ingénieuse bienveillance, et par sa candeur, qu’elle accueille favorablement mes discours.

Neodicus m’a écrit que Materne, par l’ordre de Ta Seigneurie, devait me compter cinquante thalers.

Certainement, je ne vois pas par quels moyens je pourrais jamais m’acquitter de ta grande libéralité à mon égard, si ce n’est par une fidélité perpétuelle et par mon respect envers Ta Seigneurie. Je fais maintenant la seule chose qui me soit permise, c’est de formuler tous mes remercîments pour un présent si généreux. Je prie Dieu qu’il conserve Ta Seigneurie en très bonne santé et qu’elle me croie la possibilité de m’acquitter de ce présent tout au moins par la gratitude de mon âme.

Malines, 1er mars 1571. Carolus Clusius, très reconnaissant à Ta Seigneurie.


La correspondance de Charles de l’Esduse avec Thomas Rediger finit ici assez tristement. Treviranus, l’éditeur des lettres latines de Clusius adressées à ce jeune savant, nous apprend qu’après avoir donné les plus belles espérances, Thomas Rediger mourut prématurément à Cologne, à peine âgé de 35 ans.

En cette année 1571, Charles de l’Escluse paraît s’être rendu à Paris et être allé de là jusqu’à Londres, par Dieppe. De Londres, il gagna Bristol où il fut reçu par Matthias de Lobel et Morgan[1]. Il rapporta de ce voyage, en 1572, un petit Livre espagnol, publié par le médecin Monardes, sur les médicaments du Nouveau-Monde. La traduction latine de ce Livre par Charles de l’Escluse parut chez Plantin, en 1574, sous le titre de : De simplicibus medicamentis ex occidentali India delatis quorum in medicina usus est, in-8o. Mais en 1573, Charles de l’Escluse avait perdu son père : la lettre suivante nous apprend qu’il s’occupait de régler ses affaires de famille

  1. Rar. pl. Hist., pp. 199 et 211.