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DE CHARLES DE L’ESCLUSE

pied qu’en me soutenant sous les bras avec deux béquilles ce qui me cause de vives souffrances[1]. »

Cependant des amis s’intéressaient à sa malheureuse situation. Philippe Marnix de Sainte-Aldegonde l’avait recommandé, en 1590, à Henri IV, roi de France, pour lui faire obtenir une chaire à l’Université de Paris. Cette recommandation n’avait pas eu de suites. Mais, en 1593, les Curateurs de l’Université de Leyde, qui avaient laissé vacante jusqu’alors la chaire de botanique de Dodoens, mort en 1585, appelèrent Charles de l’Escluse à remplacer cet illustre savant et lui assurèrent ainsi les moyens de finir tranquillement son existence restée toujours précaire. Du reste, sa vie active était finie, surtout après le funeste accident qui venait de lui arriver à Francfort. Il partit donc de cette ville aussitôt que cela lui fut possible, et il était déjà installé à Leyde le 15 Juillet 1593, comme nous l’apprend la lettre suivante.


Huitième lettre.


Monsieur Mourentorf, je doy response à trois lettres vostres du 20 May, 5 Juin et 5 de Juillet apportée par mon neveu, ausquelles je responderay par la présente. J’ay receu les deux premières quasi en mesme temps, et les livres demandez, à scavoir Concordantiae in-4, in quibus deest postremus quaternio TT (2. Icones Stirpium) et Descrittione di Guicciardino Italici avec ses figures : mais vous ne m’avez mandé le pris qu’il faut pour toutes les dites pièces, ce que je vous prie de faire et quand et quand me mander ce qu’avez déboursé pour mon neveu tant pour sa despence que à le faire sortir de la ville d’Anvers, à fin que je vous fasse rembourser du tout. Ce pendant je vous remercie beaucoup de fois de l’assistance qu’avez

  1. Rar. plant. Hist., p. 203.