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science tranquille comme devant Lui. J’espère que le jour viendra où je pourrais vous raconter mon entrevue et ce qui se passa à cette occasion. Qu’il suffise de dire que je crois que ces doctrines ôtent à Christ sa qualité de Sauveur, et puisqu’elles sont telles, j’espère, par la grâce de Dieu, que je ne manquerai jamais d’énergie ou de fermeté en cherchant à les bannir de tout cœur chrétien, comme aussi de toute assemblée chrétienne, autant que cela dépendra de moi. Je puis aussi dire, en toute vérité, que je n’ai jamais eu la moindre tendance pour ses doctrines avant cette visite.

Si, après cette déclaration, cher frère, vous continuez à juger que je suis un de ses plus actifs agents, il faut de toute nécessité que je vous en demande les preuves. Depuis ce temps-là, je ne l’ai jamais vu, si j’excepte ce qu’un voyageur de chemin de fer peut voir de quelqu’un dans une gare, tandis que ce voyageur passe en wagon ; et même il ne me vit pas à cette occasion. Je ne lui ai jamais écrit, je n’ai reçu aucune lettre de lui ou de ses amis que je sache non plus, depuis la susdite visite.

Que mon jugement fut différent du jugement de plusieurs autres frères sur la manière d’agir envers Newton, à l’occasion de ces affaires de Londres, je l’admets sans difficulté. Et je crois encore qu’il y a eu bien des paroles, aussi bien des actes, qu’on ne pouvait pas approuver, et je n’étais pas seul de cette opinion. Je pense que c’est ce qui vous a fait croire que j’étais un des agents de Newton. Je prie Dieu qu’il n’y ait personne de plus actif que moi en répandant ou en approuvant les doctrines de Newton ; dans ce cas elles seront bientôt éteintes.

Et maintenant, quelques mots quant à la doctrine de Craik. Il serait difficile de définir les sentiments d’un autre, mais je vous dirai franchement les miens, et je crois que Craik y souscrirait, et bien d’autres que je connais et que j’aime. Ne me faites pas pécheur pour une parole, et si je suis dans l’erreur, ayez la bonté de me montrer le droit chemin, et j’espère que j’y marcherai. Je serai aussi bref que possible.

Je conçois donc que dès le moment où Jésus, ou plutôt la Parole fut faite chair, née d’une femme, Lui (parlant de sa nature humaine) reçut la capacité de mourir. Mais il n’était pas sous l’obligation de mourir, ni à cause de sa relation avec nous, ni à cause d’aucune sentence de mort qui reposât sur lui, ni d’aucune autre cause, et qui plus est, il était impossible qu’il mourût, excepté à l’heure fixée par le Père, et comme Agneau de Dieu. Sous un autre point de vue, Il laissa sa vie, afin de la reprendre.