publique, condition du bien-être individuel. Et de même un gouvernement chaque jour menacé, en butte à l’assaut de factions implacables, sera à jamais impuissant pour imposer aux intérêts momentanément en conflit des concessions réciproques. C’est une tâche délicate que la réglementation du monde du travail et des affaires ; compter sur une révolution pour cela, c’est compter sur une trombe pour labourer et ensemencer son champ.
Et enfin, Messieurs, je vous le demande, lequel fera le plus pour le progrès de la civilisation en général et l’établissement d’un régime de droit intersocial, ou l’Etat collectiviste, création de la raison abstraite, déification de l’individu, ou l’Etat historique, la nation telle que nous la connaissons ? La réponse ne nous paraît pas douteuse. Je ne parle pas de la période préparatoire au régime nouveau, qui serait inévitablement une période de convulsions : la dissolution des grands États en groupes restreints ne se fera pas toute seule. Le fractionnement volontaire des États modernes souhaité par de nombreux socialistes, nous rappelle un curieux phénomène dont M. Giard a signalé la fréquence chez les animaux inférieurs ; quand on les moleste, ils se disloquent, le pêcheur n’en trouve plus dans sa main que des morceaux. C’est l’autolyse. Opération malaisée à exécuter pour un pays comme la France au milieu de l’Europe en armes ! Nous demandons à ne pas entrer dans un organisme social étranger, à l’état de lambeaux qui s’offrent d’eux-mêmes à l’avidité d’un ou de plusieurs conquérants : Nous voulons, si nous accédons jamais à un groupe international, que ce soit comme une personne, sinon entière, hélas ! nous ne le sommes plus, du moins forte encore de sa cohésion, qui contracte avec d’autres personnes sous le régime du droit et la garantie des traités. Mais supposons cette période préparatoire terminée. Comment le petit groupe