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times ou des rondelles de métal, et on remplace les canettes par de la menue monnaie, des plumes ou des boutons. Il s’agit de faire sortir ces objets du carré en les frappant obliquement avec force. Le jeu emprunte son nom à celui de la rondelle employée qui s’appelle thune. Ce mot sent son argot parisien d’une lieue et décèle l’origine du jeu.

La Thèque. — Ce mot, dérivé du grec (Θηκη) et usité surtout en botanique, désigne toute enveloppe de forme arrondie susceptible de contenir quelque chose ; il s’applique donc bien à la balle, qui se compose d’une enveloppe de cuir ou d’étoffe bourrée de foin, d’étoupe ou de crin.

Homère, aux livres VI et VIII de l’Odyssée, nous montre le jeu de balle comme un amusement de ses héros. En effet, les Grecs connaissaient ces jeux, qu’ils appelaient jeux sphéristiques. Plus tard les Romains eurent une grande variété de balles de différentes grosseurs dont chacune correspondait à un jeu. L’énumération et l’analyse même sommaire de tous ces jeux formeraient un volumineux dossier, ce qui ne rentre pas dans le cadre de ma modeste étude.

Les peintures des tombeaux antiques nous font voir au nombre des accessoires qui servaient à l’amusement des jeunes filles des balles de la grosseur de nos thèques rennaises.