Page:Esquieu, Louis - Les jeux populaires de l'enfance à Rennes.djvu/25

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il lui faut donc une certaine adresse pour atteindre quelqu’un.

La balle est partie, et personne n’a été touché, il faut que celui qui l’a lancée aille la chercher, et dès qu’elle est en sa possession, il a le droit d’en frapper tout joueur qui ne sera pas rendu dans un cercle tracé près des pots et qui constitue le but. Mais pendant qu’il s’éloignait, chacun s’est hâté de rejoindre ce but et en touchant le mur s’écrie : cul de pot !

Si celui qui lance la balle atteint un de ses camarades, celui-ci reçoit un pilori, c’est-à-dire que l’on place dans son pot une petite pierre.

Au bout d’un certain temps, on compte les piloris de chacun. Le joueur qui en a le plus a perdu et doit être pilorisé ; on le place la face contre le mur, les mains étendues, les autres joueurs le frappent chacun trois fois à coups de thèque.

Notre excellent Lafontaine a dit : « Cet âge est sans pitié ». En effet, les enfants lancent la thèque de toutes leurs forces, et le patient reçoit souvent de bons horions. Mais la règle du jeu a prévu cette cruauté, et l’infortuné pilorisé a le droit de défendre certaines parties de son corps, généralement la tête, les mains et les jambes. Si un joueur frappe une partie défendue, il va prendre la place du patient.