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II. — LES QUATRE GRANDS JEUX.

LA TOUPIE. — LES CANETTES. — LES PALETS. — LA THÈQUE.


La Toupie ne paraît pas avoir été connue dans l’antiquité ; Li Romans de Bauduin de Sebourg y font allusion au xive siècle, ainsi que les Poésies de Froissart au xve. — On trouve dans Du Cange (xive siècle) le mot toupin, mais il désigne spécialement la toupie sans fer appelée sabot, que l’on fait tourner avec un fouet ; les enfants rennais ne connaissent pas ce jeu.

Il existe deux espèces de toupies : les pommés et les poirés, qui tirent leurs noms, cela va sans dire, du plus ou moins d’analogie qu’ils ont avec la forme de la pomme ou de la poire. Les poirés semblent avoir la préférence ; si leur hauteur a été exagérée par un tourneur maladroit, on les appelle grands déchommés.

L’argot spécial des jeux a donné aux toupies les surnoms de p’tit vire, vispi, viraboin ; l’action de tourner est exprimée dans ces trois mots pittoresques.

La toupie se compose de trois parties : le moine se place au sommet, au centre de