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II.


À ces mots, du Romain les formes disparurent,
Autour du soldat franc les ténèbres s’accrurent ;
Puis il vit trois flambeaux :
Ils éclairaient des morts l’obscurité profonde,
Et se levant chacun dans trois pays du monde
Brûlaient sur des tombeaux.

L’un montrait un jeune homme étendu sur l’arène ;
L’autre, un Carthaginois dont la rive africaine
N’avait pas eu les os ;
Et le troisième enfin, un grand sépulcre vide
Étendu près du bord et dans une ile aride,
Comme un lit de repos.

Deux noms étaient écrits en sanglant caractère,
César était celui du chef couché par terre
Loin de son bataillon ;
Annibal se lisait sur sa tombe entr’ouverte ;
Le sépulcre debout sur la rive déserte
Était encor sans nom !…

III.



Mais le bruit du tambour fait envoler son rêve.
Comme un homme pour lui tout un peuple se lève ;