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L’enfant dans ses chants le fredonne ;
Les étrangers savent son nom ;
Et sa gloire sur la colonne
S’est fait bronze avec leur canon ;
Pour nous, poètes que nous sommes,
De quelque nom que tu le nommes,
Nous devons nos luths aux grands hommes,
Portions de divinité :
Car sans jamais mourir ni naître,
En se renouvelant peut-être,
L’Éternel accomplit son être
Dans celui de l’humanité !
 
Mais ces Dieux de la terre, en remuant le monde,
En entassant toujours, dans un abîme immonde,
Ruine sur ruine et lambeaux sur lambeaux,
En rendant tout cœur las et toute oreille sourde
Du bruit de leurs exploits, n’ont pu faire plus lourde
La poussière de leurs tombeaux.

V.



Quand de ses propres mains la haute république
Se suicidait hier sur la place publique,