dans le Jardin des Plantes. L’archevêque de Paris accepte l’hospitalité qui lui est si dignement offerte ; dès que le soleil est couché, il traverse, au bras de M. Geoffroy, la rue Saint-Victor, sous un déguisement, et se rend chez le généreux naturaliste, où sa présence est entourée du plus impénétrable mystère. C’était faire un noble usage de cette retraite du Jardin des Plantes, où la révolution de 93 l’avait établi, que d’en étendre les ombres et les feuillages sur la tête proscrite d’un prince de l’église. Jusqu’à ce que l’ordre fût ramené dans la ville, M. Geoffroy ne cessa de prodiguer les soins, les ménagemens, les égards à cet étranger, dont il était très loin de partager les opinions rétrogrades. Du reste, le séjour de M. de Quélen dans la maison de la famille Geoffroy a peut-être eu sur les destinées de l’église en France une action considérable qu’on ignore. C’est de chez M. Geoffroy Saint-Hilaire, et en grande partie sous son influence et celle de M. Serres, que l’archevêque se détermina à se rendre au Palais-Royal, et à faire partir pour Rome un envoyé dont la mission, dans ces premiers temps de la révolution de juillet, a pu être politiquement fort utile.
Au moment où la France renaissait au sentiment de la liberté, le cœur du reconnaissant Geoffroy Saint-Hilaire se tourna vers un exilé de 1815. Dans l’Amérique du Nord, sur les bords de la Mobile, vivait depuis dix-neuf ans, dans une humble métairie, un homme que les orages politiques de son pays avaient frappé. Cet homme était Lakanal. Geoffroy, toujours dévoué, se souvient de ce député secourable