Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/129

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être y a-t-il des âges dans l’humanité pour ces révélations rétrospectives. Il en est de la mémoire tardive du globe, qui se reporte maintenant avec ardeur au berceau des choses, comme de la mémoire de l’homme qui, en vieillissant, se retourne peu-à-peu en arrière vers les événemens de son enfance.

L’existence d’anciens animaux détruits par des causes qui ont elles-mêmes cessé d’agir, n’est plus aujourd’hui un secret pour personne. Ces animaux, différens de ceux qui existent aujourd’hui sur le globe, ont occupé, avant nous, le monde que nous habitons, et y ont laissé leurs dépouilles, leurs traces, leurs empreintes. La terre, ornée à la surface, d’une vie et d’une jeunesse souriante, a été plusieurs fois le tombeau d’elle-même, ou du moins des créations qu’elle avait vues se former. La face des choses s’est plusieurs fois renouvelée, depuis que Dieu a étendu la main sur le chaos. L’histoire de ces changemens est écrite autour de nous, dans le musée de géologie, sur les minéraux et les fossiles. C’est un usage ancien que celui de frapper des médailles d’or, d’argent ou de cuivre, pour fixer le souvenir d’un événement national, comme une victoire remportée, la naissance d’un prince, ou l’avènement au trône d’un nouveau souverain. L’art de déchiffrer les inscriptions marquées sur ces médailles historiques, de les rapporter à des époques certaines, de reconstruire par leur date l’ordre et la chronologie des faits, constitue une science importante, qu’on nomme la numismatique. Cet art d’antiquaire, présente des traits de concordance avec la géologie moderne. Les géologues se servent en effet