quels il faut placer George Cuvier, ces événemens ont tous été de nature violente. Les eaux ont envahi subitement des espaces de terre découverte. Le fond de la mer s’est soulevé dans d’autres endroits, et a mis à sec ses habitans. C’est ce caractère furieux et instantané des changemens survenus dans l’économie des anciens mondes qu’on a voulu exprimer sous le titre de révolutions du globe. « La vie, s’écrie l’auteur du livre sur les Ossemens fossiles a été troublée par des événemens effroyables. » Si l’on consulte les faits, dont la plupart sont sous nos yeux dans cette galerie, on trouve que certains animaux paraissent effectivement avoir été enveloppés dans une destruction subite. Quelques poissons fossiles, par exemple, ont conservé cette raideur qui suit immédiatement la mort. L’un d’eux a même été saisi au moment où il avalait un autre poisson. Ceci peut servir à confirmer cette idée, que l’état actuel du globe terrestre serait la suite de perturbations et de crises dont la mer, dans ses déplacemens, aurait été le principal auteur. — Selon un autre grand naturaliste, les choses se seraient passées d’une façon moins tumultueuse. Les vastes changemens constatés par la science, et dont l’effet a été de renouveler à plusieurs époques successives la population de l’ancien monde, ne seraient pas, comme devant, le produit de tourmentes ni de cataclysmes subits, mais le résultat de causes lentes, graduées, insensibles, dont l’action aurait modifié progressivement les formes et les conditions de la vie. Le plus grand nombre des animaux fossiles ne paraît pas en effet avoir été victime d’aucune violence
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