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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/162

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d’exciter notre enthousiasme, c’est que les animaux des temps très anciens, aux formes toujours plus insolites, sont également ceux qui ont été le mieux conservés. À mesure au contraire que nous remontons cette longue nuit des siècles, et que nous nous avançons vers la zoologie moderne, nous ne retrouvons plus que des fragmens au lieu des corps presque entiers qui se montraient d’eux-mêmes dans les antiques terrains. Enfin, lorsque la création a atteint les formes actuelles, ou à-peu-près, les eaux perdent lentement cette vertu pétrifiante à laquelle nous devons toutes ces belles moulures des premiers âges. Elle cesse en un mot de conserver les plantes et les animaux, lorsque cette conservation devient inutile, puisque nous avons tous les jours leurs analogues sons nos yeux, à l’état de vie.

L’ère des reptiles n’était point encore terminée, mais déjà cette population marine d’un âge de transition s’avançait vers des formes moins éloignées de notre connaissance. Les téléosaures, êtres plus voisins des crocodiles, et enfin les crocodiles eux-mêmes se montrent. Il est à présumer que ces derniers-nés de la race des reptiles formaient le chaînon qui, dans l’ordre des temps et dans celui de la nature, devait lier les sauriens aux mammifères. Or, le moment était arrivé où une grande évolution allait s’accomplir. Il est impossible de ne pas chercher ici à se faire une idée des causes qui ont englouti cette première émission de grands animaux et qui l’ont remplacée par une autre. Long-temps ç’a été un combat de ténèbres entre les géologues. Selon les uns, à la tête des-