vés remplis d’ossements de mastodontes ou d’autres gros animaux fossiles. Par une erreur familière à son esprit et flatteuse pour son orgueil, l’homme a transporté à sa race cette grandeur démesurée qui fut seulement le partage des animaux de l’ancien monde.
Cependant la nature avançait toujours. À mesure que nous remontons cette zone des temps, qui forme par ses terrains superposés la ceinture extérieure de la terre, nous voyons apparaître en plus grand nombre des animaux assez voisins de nos espèces modernes. Chaque pas que nous faisons dans notre musée vers les dernières armoires de la zoologie antédiluvienne est un pas vers la zoologie actuelle. L’éléphant, le rhinocéros, l’hippopotame, tous animaux connus, soulèvent au-dessus du naufrage des anciennes races leur masse imposante. Ici la comparaison avec nos espèces vivantes devient facile. Des éléphans et des rhinocéros, encore recouverts de leur chair, de leur peau et de leurs poils, sont sortis entiers de la glace qui les avait saisis et conservés pendant des siècles. L’éléphant antédiluvien était haut de 15 à 18 pieds ; une laine grossière et rousse formait sa couverture, et de longs poils noirs, d’une raideur sauvage, lui tombaient comme une crinière le long du dos. Cette avant-dernière population du monde, encore différente de la nôtre, s’en rapproche et par l’ordre des temps et par celui du gisement. On a retrouvé, dans le lit des fleuves, des squelettes intacts, des ossemens qui avaient conservé leur gélatine, et des défenses dont l’ivoire pouvait servir au commerce. Quoique les débris de ces derniers gros mammifères