Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/213

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biant et pour ainsi dire leur colonne d’air. La figure différente des lieux et le changement d’horizon contribuent en outre à les distraire pendant le voyage. Le second obstacle réside ici dans les difficultés qui s’opposent, les conditions actuelles étant données, à la reproduction de ces sauvages espèces de carnassiers. On a obtenu, à la ménagerie, des naissances de lions : mais ces faits rares, isolés, ne constituent pas encore un progrès rendu fixe par l’habitude. Il est néanmoins déjà possible d’entrevoir, à l’aide des résultats connus, un jour où le travail de l’homme s’étant étendu avec le temps et les moyens nécessaires sur les animaux féroces, notre vanité, satisfaite par de plus grandes conquêtes, n’ira plus visiter dans les individus de la ménagerie des esclaves, mais des sujets.

Le petit nombre de loges extérieures ne permet pas même dans l’état actuel l’exhibition publique de certains animaux auxquels se rattache un grand intérêt. Nous ne parlerons ni des paradoxures, ni des civettes, ni des servals, ni du chat d’Égypte, dont la comparaison avec notre chat domestique offre de curieux enseignemens. Mais il est dans cette âpre et sauvage famille des carnassiers deux individus bien remarquables par leur descendance : ce sont le loup et le chacal, d’où l’homme a tiré le chien. L’état de la science permet de regarder le chien comme notre ouvrage. Cet animal, dont une expérience suivie pendant des siècles à complètement assujetti les mœurs en les modelant sur les nôtres, est un exemple magnifique et sans cesse présent de notre action sur la