Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/235

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présida, en 93, à sa renaissance. Le nouveau Jardin des Plantes doit être une représentation du globe et de ses habitans. S’avancer sans cesse vers ce but gigantesque, en réunissant dans son enceinte tous les peuples d’animaux qui habitent avec nous la terre, voilà le moyen de répondre aux intentions du décret qui lui donna naissance. Mais, pour recevoir ces êtres innombrables, il faut pouvoir les loger. Or, la nature se trouve de nouveau à l’étroit dans les bâtimens actuels destinés à lui donner l’hospitalité. Il reste une partie des serres à construire, ou pour mieux dire, à continuer. Le musée de zoologie doit aussi recevoir des accroissemens qui mettront à même de perfectionner les collections d’animaux empaillés. Ces nouvelles dépendances sont utiles sans doute et commandées par les besoins nouveaux de la science : mais le but de l’établissement est surtout de représenter la création à l’état de vie. La nature en herbier ou en momie n’est pas la nature. Il nous faut voir les animaux agir et se perpétuer sous nos yeux pour acquérir une idée de leurs mœurs. Un achat assez important de terrains vient d’être fait dernièrement par le Muséum dans l’intention d’agrandir la ménagerie. En proposant à la Convention d’établir des animaux vivans au Jardin des Plantes, le député Thibaudeau, auteur du rapport, faisait entendre le vœu que la nature n’y fût pas prisonnière. « Jusqu’à présent les plus belles ménageries, disait-il, n’étaient que des cachots où les animaux resserrés avaient la physionomie de la tristesse, perdaient une partie de leur robe, et restaient presque toujours dans une attitude