Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

stincts de société tout formés par la nature. Une grande cage, treillissée en fil de fer, permettrait de rendre visibles au public le demi-vol et les mœurs familières de ces animaux rapaces. Les aigles, ces tyrans de l’espace, qui peuvent à peine étendre maintenant au Muséum, dans d’étroites cages, le volume désormais inutile et incommode de leurs ailes, recevraient des demeures plus dignes d’eux, où ces imposans captifs reprendraient du moins une partie de leur majesté. La fauconnerie actuelle deviendrait ménagerie des reptiles.

Plusieurs années se passeront sans doute avant que ce projet, jeté en quelques heures sur le papier, par le conseil des professeurs du Muséum, ne soit mis à l’étude. De tels développemens, qui semblent à cette heure hypothétiques, seront néanmoins jugés bien insuffisans un jour, lorsque la science aura étendu le domaine toujours croissant des collections et des faits. On déplore, en jetant les yeux sur cet avenir non éloigné, que le Jardin des Plantes se trouve maintenu, par sa position, dans des limites qui semblent à-peu-près infranchissables. Borné à l’ouest par la rue Cuvier, à l’est par la rue Buffon, il ne pourra guère s’étendre sans causer dans le voisinage des bouleversemens infinis. Une telle situation emprisonnée fait de plus en plus naître le regret que a ville de Paris n’ait point cédé, dans ces derniers temps, au Muséum d’histoire naturelle, le terrain de l’île Louviers, pour que la science y pût élever, dans des bassins, quelques poissons et des animaux amphibies. Annexe de la ménagerie, cette île agréable et déjà