borner aux bâtimens, ni aux loges d’animaux. Dans son rapport à la Convention, Lakanal disait : « Il viendra un temps sans doute où l’on élèvera au Jardin national les espèces de quadrupèdes, d’oiseaux et d’autres animaux étrangers, qui peuvent s’acclimater sur le sol de France, et lui procurer ainsi de nouvelles richesses. » Ce temps est-il arrivé ? Nous le croyons. La ménagerie du Jardin des Plantes ne devrait point être une simple exhibition d’animaux curieux envoyés par hasard des climats éloignés, qui se montrent, s’éteignent, et dont la dépouille, travaillée par les mains de l’art, s’en va orner le cabinet de zoologie, ce riche tombeau de la nature. Non, tel n’est point l’objet définitif de l’institution. Le Muséum nous semble fait pour prendre un rôle d’initiative : il a mission de préparer à l’industrie, au commerce, à l’économie publique une source véritable de bien-être. Conformément au vœu du rapporteur, des essais de naturalisation devraient être suivis au Jardin des Plantes ou dans une succursale du Muséum, située vers le midi de la France : le but de ces essais serait de doter le pays de nouvelles espèces d’animaux domestiques. Là ne s’arrête pas encore la nature des services que pourrait rendre à la civilisation un établissement pareil dirigé par des hommes éclairés et amis du progrès. Une école de perfectionnement devrait être instituée au Muséum pour les animaux domestiques, connus et élevés depuis long-temps sur notre sol, mais qui sont susceptibles de recevoir quelques nouveaux ornemens de forme ou d’instinct. C’est là du reste un terrain à-peu-près vierge, sur lequel
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