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nous transporterons plus loin le théâtre de nos études[1].

Les accroissemens matériels du Jardin des Plantes ne sont rien encore auprès des grandeurs morales qui attendent cette fondation dans l’avenir. À côté, ou pour mieux dire, dans le sein même du Muséum, s’élève un autre monument non moins précieux à la science. Nous voulons parler d’une publication collective dans laquelle les professeurs de l’établissement déposent tour-à-tour le fruit de leurs recherches. Cet ouvrage périodique a reçu, depuis bientôt un demi siècle, sous le nom d’Annales du Muséum d’histoire naturelle, la consécration de tous les maîtres de la science. Cuvier y fit paraître la plupart de ses mémoires sur les ossemens fossiles, et M. Geoffroy ses divers écrits sur l’anatomie philosophique. M. Serres prépare en ce moment pour ce recueil un travail très considérable sur l’embryogénie. On peut prendre dans ces Annales une connaissance approfondie de l’état de l’histoire naturelle, au moment où nous sommes. Ce qui manque, selon nous, à des travaux si utiles et si méritoires, c’est un lien : le corps enseignant du Muséum manque de l’éclat que jette sur une association d’hommes l’unité de doctrines. La spécialité est excellente sans doute : mais encore faudrait-il qu’elle se rattachât à un mouvement général d’idées. Ce qui s’oppose aujourd’hui au progrès des sciences naturelles, c’est leur isolement.

Dans un tel état de choses, nous croyons qu’une alliance

  1. Voir le chapitre intitulé : Avenir des animaux.