Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/265

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en plus leurs manifestations physiques et morales dans le cercle même que le créateur leur a tracé.

Si peu avancés que nous soyons dans cette œuvre, il ne faut ni déclamer contre le présent, ni désespérer de l’avenir. Le genre humain, ayant presque toujours vécu comme l’enfant sous la loi des instincts, s’est montré jusqu’ici, vis-à-vis des animaux, un animal lui-même. Il n’a demandé à son intelligence que la supériorité nécessaire pour réduire les espèces inférieures. Ses instincts ont fait le reste ; et, comme les instincts sont de leur nature féroces, aveugles, impitoyables, il a traité les brutes comme les brutes se traitent entre elles, durement et sauvagement. Il a absorbé. Cette ère de violence cessera ; la verge de fer que l’homme a étendue sur la nature vivante sera brisée. À mesure, en effet que l’intelligence dominera notre action sur les animaux, elle adoucira l’exercice d’une puissance qui a commencé par la force. Cet attrait moral qui nous porte sans cesse à nous communiquer, à nous multiplier en quelque sorte dans îles autres êtres, jouera son rôle et changera pour les animaux les conditions de la domesticité. Ces animaux ont été créés sans doute pour notre usage ; l’homme a le droit de s’en servir et de les faire contribuera ses besoins. Là ne s’arrête pas toutefois le fi caractère de notre influence. L’homme n’a pas été seulement institué le maître, mais encore le civilisateur tteur de la nature. Roi des animaux, il doit revêtir ses sujets des empreintes de son intelligence. Il a même son intérêt dans cette œuvre ; car plus il développe les instincts des êtres inférieurs, plus il étend