Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/272

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gation n’existent, à la vérité, qu’en germe. L’eau comprimée engendre du mouvement, mais c’est une force lente. Les chemins de fer atmosphériques, quoique plus avancés en théorie, présentent à la circulation des obstacles que la mécanique n’a pas su vaincre, du moins jusqu’ici, sur une grande échelle. L’électricité n’a encore, produit que des essais. Tout porte cependant à croire que cette dernière force deviendra dans l’avenir l’agent universel du mouvement. C’est à elle qu’il est réservé de compléter un jour la figure de nos machines, de les faire vivre en quelque sorte, de leur communiquer une volonté, une âme. — Au reste, contentons-nous pour l’instant de la vapeur.

Les effets d’un tel moteur sont incalculables ; le temps seul en mesurera les développemens. Il nous semble qu’en histoire naturelle et en économie politique surtout, il ne faut pas s’arrêter à cet obstacle qui borne notre existence. Devancer la date de certains progrès, c’est exercer une des plus nobles facultés de l’homme, auquel il a été donné de juger et de prévoir. C’est par cette prévision que l’homme est à moitié Dieu, car il s’étend de la sorte dans une demi-éternité, dont rien ne trace la limite, si ce n’est la faiblesse de ses organes. Est-il possible que la domination présente de l’homme sur le règne animal change entièrement de nature et de caractère ? Pour répondre à cette question délicate, il est nécessaire de recourir à l’histoire scientifique : le passé éclairera l’avenir.

Un premier fait à constater, c’est que non-seule-